Modifié le 30/04/2020

A quand la mise en place d’un congé menstruel ?

Plusieurs pays ont adopté une loi permettant aux femmes de prendre des congés pour cause de règles douloureuses. certains états européens y songent également. Etat des lieux de cette idée qui fait de plus en plus son chemin.

 

Le débat sur le congé menstruel a fait rage l’année dernière en France, suite au livre de la blogueuse française Jack Parker, « Le Grand mystère des règles » (Flammarion), puis s’est rapidement éteint. Tout comme en Italie, d’ailleurs, où un projet de loi a été déposé devant le parlement. L’idée était pourtant intéressante. Franchement, pourquoi aller travailler en se tordant de douleur, en souffrant toute la journée, alors que tout incite à rester chez soi ?

 

L’évidence est telle que plusieurs pays ont mis en place un dispositif permettant aux femmes de prendre un à trois jours de congés en cas de règles douloureuses. Ces initiatives émanent principalement d’Asie du sud-est. Au Japon et en Indonésie, le principe existe même depuis les années 40. Plus récemment, la Corée du Sud et Taïwan ont adopté une telle mesure. C’est également le cas de la Zambie, seul pays du continent africain à l’avoir mise en place à ce jour. Sans attendre que les états instaurent ce type de congé, de nombreuses sociétés ont pris les devants, notamment en Inde ou en Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, la célèbre entreprise Nike a également décidé de l’autoriser.

 

 

Une mesure rarement utilisée

 

Non seulement l’état des lieux est rapidement brossé, mais encore mérite-t-il d’être confronté à l’épreuve des faits. Dans tous les pays cités, le congé menstruel se révèle rarement utilisé, quand il n’est pas tombé en désuétude. Et ce pour des raisons que plusieurs associations féministes n’ont pas manqué de soulever, y compris en France. Certaines craignent ainsi un risque de stigmatisation des employeurs, notamment à l’embauche, invoquant également le respect du secret médical. Alors qu’un grand nombre de pays s’engage pour un recul de la discrimination à l’égard des femmes, ce type de mesure risque d’aller à l’encontre de ce mouvement.

 

 

Ne pas banaliser la douleur

 

Quelle que soit la position de chacun sur ce sujet, entre avancée sociale et renforcement des préjugés sur les femmes, il convient de ne jamais considérer les très fortes douleurs pendant les règles comme un phénomène normal. Si tel était le cas, il est indispensable de consulter rapidement.

 

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